De Percé à Bonaventure – Fin du road-trip
Après une première riche journée de découvertes dans la ville de Percé, entre randonnées, bord de mer et rivière, nous revoici prêts à prendre un peu de hauteur dans cet endroit emblématique de la Gaspésie. Puis, nous changerons de décors, direction Bonaventure pour une fin de road-trip toujours pleine de surprises.
Nouveau réveil à Percé
Après une nouvelle et dernière nuit dans notre prêt-à-camper, il est temps de choisir notre activité du jour. Cela se résume principalement à savoir si nous nous rendrons sur l‘île Bonaventure, accessible en bateau. Cette mini croisière permet d’accoster sur cet espace préservé et de faire le tour du rocher Percé depuis la mer pour une observation détaillée.
Cet environnement unique constitue un Parc National du réseau Sepaq, qui assure sa protection et sa conservation.
L’intérêt principal réside dans les colonies d’oiseaux migrateurs qui s’y réfugient. C’est près de 200 000 oiseaux qui nichent sur l’île, dont 110 000 fous de Bassan. Une occasion unique de découvrir un patrimoine exceptionnel et une biodiversité typique.
Coté tarif, ça coûte environ 40 $ d’effectuer la traversée aller-retour en passant près du Rocher, ou 25 $ pour un direct vers l’île.
Une bonne demi-journée voire plus sur l’île promet un joli dépaysement. J’aurais adoré me détendre au milieu des maisons typiques et des oiseaux par milliers mais…finalement, est-ce vraiment une nécessité de prendre encore un bateau qui effectue tellement d’aller-retours ? Le tout pour aller observer de plus près ces oiseaux charmants, mais qui se passent très bien de notre présence ? Je te laisse répondre toi-même à cette question selon tes priorités.
Visiter ou non l’île Bonaventure ?
Après avoir pas mal hésité, je décide de rester sur la terre ferme. Enfin, presque…Au programme de cette matinée ? Le plaisir d’un brunch avant de tester une activité insolite, la plateforme vitrée qui domine le paysage à 200 m. Gourmandise et sensations fortes, voilà qui devrait me plaire !
Nous avions repéré la veille une adresse qui semblait sympa pour déjeuner. Je me faisais une joie de profiter de la carte du Café Champêtre. En nous rendant sur place, nous avons la mauvaise surprise de nous faire dire qu’ils n’assuraient pas le service déjeuner, contrairement à l’écriteau juste devant la porte, et la carte affichée jusque dans la rue…
Autant dire que la déception fut grande, surtout quand le choix du brunch avait pesé dans ma décision de rester ici (oui, j’aime beaucoup manger, et je suis particulièrement affamée le matin).
Bon…direction le restaurant de la veille. À l’arrivée, la loi des séries nous informe que nous arrivons juuuuuste trop tard.
Ok. Nous trouvons finalement un endroit qui puisse nous servir nos œufs tournés, et ce, juste à côté de notre point de départ au camping. Pas de charme particulier, mais un déjeuner typique et généreux pour pas trop cher. Merci La Table à Roland ! On a pris des forces grâce à vous, juste avant notre prochaine étape riche en sensations : la plateforme suspendue au-dessus de Percé !
Retenir son souffle sur plateforme vitrée suspendue
Inaugurée en juin 2017, cette plateforme vitrée suspendue à 200 mètres du sol promet un panorama totalement éblouissant, avec une bonne dose de frissons en plus.
J’avais vraiment hâte de pouvoir découvrir ça de mes propres yeux, et de ressentir les effets de ce panorama sur mon vertige.
Pour affronter ce beau défi, place à une petite randonnée depuis notre emplacement de tente. En moins de 30 minutes d’une marche toujours aussi agréable dans le Géoparc, nous voilà au point de départ de la tyrolienne qui complète l’expérience. Je regrette un peu de ne pas avoir craqué, mais la plateforme m’attend, et je ne tiens plus !
Pour y accéder, tu te délestes de 8 $ et de tes chaussures, et avant d’avancer vers l’inconnu, tu profites déjà de la vue depuis l’estrade qui offre un espace détente. L’avancée en bois qui se fini en plateforme de verre suspendue est déjà impressionnante vue d’ici. À l’horizon, une vue imprenable sur la mer et son majestueux rocher. Et plus largement, toute la ville promet de s’étaler sous nos yeux ébahis et nos jambes flageolantes.
Il n’y a presque personne, c’est le moment d’y aller !
Quelle que soit ta sensibilité au vertige, je pense que personne ne peut rester indifférent à la sensation de marcher sur cette plateforme qui semble si fragile et laisse tout voir des 200 m qu’elle surplombe.
À l’assaut de la plateforme
Les premiers pas sont clairement impressionnants : rien à faire, j’ai beau savoir que la sécurité est totale, la sensation est saisissante. Approcher jusqu’au bord de la barrière se fait au fur et à mesure, entre rire nerveux et regard au loin pour ne pas voir d’un coup cet immense espace sous les pieds. Même la présence d’autres personnes autour ajoute un stress, les enfants qui courent ou s’amusent à sauter sur place. Arrggg. Et puis, comme toute peur quand elle n’est pas trop invalidante, la tension retombe au fur et à mesure. Je profite de la vue et du panorama incroyable autour de moi.
Le rocher Percé est particulièrement à son avantage, la vue imprenable sur la magnifique petite église et l’ensemble du paysage que l’on embrasse en un regard circulaire. L’île de Bonaventure est également droit devant.
En s’asseyant sur le verre, on se sent tout petit et je profite au maximum de cette sensation. L’expérience est littéralement vertigineuse.
Mais hey, au bout de longues minutes, moi aussi, je peux sauter dans les airs sans peur de retomber et de briser la glace !
Après cette belle façon de graver cette vision emblématique, il est temps de retrouver nos deux compères au retour de leur visite de l’île Bonaventure. La prochaine et avant-dernière étape de notre périple est justement la ville du même nom, à 2h de route.
Direction Bonaventure et sa rivière
Une nuit dans le camping de Cime Aventures nous attend. Le lieu propose des logements plus ou moins « nature » et des activités autour de la rivière…Bonaventure, oui.
De notre côté, nous avons réservé une nuit en Tipi, rustique et authentique !
À tester : Nova Lumina à Chandler
En chemin, nous passons sans nous arrêter par la ville de Chandler. Deux petits regrets : ne pas avoir eu d’étape ici, juste parce que c’est le nom de mon Friends préféré. Et aussi pour le parcours nocturne en bord de mer qui a lieu dans cette ville, Nova Lumina, une activité qui m’attirait particulièrement.
J’ai découvert ici au Québec le principe de ces activités, et j’espère vraiment en tester une. Le principe ? Une histoire poétique et des moyens techniques mêlant sons, lumières et projections servent de support à un parcours de nuit en forêt. Tu te laisses alors conter et embarquer dans un univers enchanteur qui fait appel à l’imagination et parle directement à ton âme d’enfant…
Ça sera pour une prochaine fois, on se reverra, Chandler !
La découverte du Tipi et de l’espace détente à Cime Aventures
Nous arrivons en fin d’après-midi sur le site de Cime Aventures. Après un passage à l’accueil, je suis prête à découvrir mon tipi ! J’apprends en plus que chaque emplacement porte un joli nom, dont plusieurs animaux de la région ou des constellations. Tu imagines bien mon impatience !
Fin du suspens, nous voilà donc attribué le : Petit Renard ! Je suis vraiment heureuse de pouvoir passer cette avant-dernière nuit dans cet espace boisé, à deux pas d’une rivière bien connue de la Gaspésie.
Le tipi est très brut : le confort est assuré par les lits, mais pour le reste, pas de fioritures. J’apprécie en tout cas le fait de pouvoir le fermer avec une porte. À la vue de notre maison pour ce soir, qui peut loger quatre personnes, nos deux partenaires de voyage émettent le souhait de partager cette dernière nuit. C’était justement le plan de départ, avant les tensions, et je suis heureuse de ce revirement de situation.
Tout est plus convivial et serein qu’en début d’aventure. Bien sûr, partageons le tipi ! D’autant plus que j’ai bien remarqué le foyer qui viendrait accueillir ce soir mon premier feu de camp tant attendu. Hop, l’accueil accepte ce changement de dernière minute, et il n’y a plus qu’à acheter du bois et des brochettes de chamallows.
Pour rester sur cette note positive, nous découvrons la piscine et le petit jaccuzzi chauffé du site. Une parfaite façon de prendre possession des lieux, et de se détendre au maximum dans ce cadre naturel.
En cette fin de saison, nous sommes presque seuls, et nous profitons des bienfaits de l’eau jusqu’au coucher du soleil.
Premier feu de camp
Pour le repas du soir, un détour vers le restaurant du camping à la très jolie décoration, qui propose des plats simples sur place ou à emporter. Ça sera salade et poutine, à manger sur notre table devant le tipi, avant de faire crépiter la nuit.
Notre feu de camp sera comme je l’imaginais : lumineux, réconfortant et gourmand grâce à nos fameuses brochettes à faire griller. C’est le tout premier pour moi, après avoir rêvé toute mon adolescence d’une bande d’amis avec qui partir à l’aventure, même au bord de la rivière voisine.
On sortira même timidement la guitare pour un petit blind test. On se sent bien ici…La Gaspésie tient toutes ses promesses.
Enroulés dans notre couette qui a fait le voyage (oui, coté équipement de camping, on est vraiment au niveau débrouille), notre nuit sera assez fraiche, mais suffisamment reposante. Tant pis pour les odeurs de fumée froide (un foyer se trouve au centre du tipi), les insectes sur la toile et la lumière qui filtre un peu partout.
Cette nuit, j’ai dormi dans un tipi qui s’appelle Petit Renard, et ça me va très bien.
A la conquête de la rivière Bonaventure
Bon matin ! Le réveil est plutôt matinal, et j’ai bien l’intention de profiter de cette dernière vraie journée avant le départ.
Après une douche dans l’espace salle de bain, pas super propre, mais dans un cadre si agréable, je suis prête à…manger, oui, bien sûr.
Pour ça, j’ai le choix entre une boite de porridge à préparer et à manger sur ma petite table ou aller voir du côté de restaurant…Ca sera les deux ! Cime Aventures a la bonne idée de proposer des déjeuners façon buffet ou à la carte. La salle est toujours aussi chaleureuse et accueillante avec sa décoration boisée et sa terrasse ensoleillée.
Après mon déjeuner 2 en 1, il est temps d’opter pour une activité.
Le gros intérêt du lieu est évidemment sa proximité immédiate avec la rivière Bonaventure, aux eaux particulièrement limpides. Plusieurs options s’offrent à nous pour en profiter. Tout d’abord, choisir le temps à y accorder et le niveau de difficulté des descentes. Pour nous, pas trop d’hésitation, on opte pour « La Familiale« , qui comme son nom l’indique, reste très simple, abordable, pour une durée (à revoir à la hausse) de 2h. Parfait.
Ensuite, choisir son embarcation préférée : canot, kayak simple ou double, planche à pagaie (SUP) ou en radeau pneumatique si le débit d’eau est suffisant. Ca sera Kayak pour nous ! N’oublie pas que je suis passée semi-pro grâce à mon aventure en mer… (ou j’ai une revanche à prendre, au choix).
Descendre la rivière Bonaventure en Kayak
Après un petit film d’informations et le rappel des consignes de base, on nous distribue un casque, un gilet de sauvetage, et notre pagaie. La mise à l’eau se fait tout près du camping. Nous serons en parfaite autonomie, sans guide, pour 8 km de descente tranquille. Le retour se fera en navette, qui effectue des trajets réguliers depuis le point d’arrivée.
C’est parti pour plus de 2h d’activité au plus près des éléments, sur cette jolie rivière que j’avais découverte en photo.
En cette fin août, le débit est très faible, pas d’inquiétude si tu crains la vitesse, au contraire, tu risques fort d’être ralenti régulièrement quand le kayak se prend dans les cailloux et s’immobilise. Les eaux seront (trop) peu profondes pendant toute la traversée, et nous ne verrons pas d’animaux en chemin.
Une pause est possible sur une petite plage de galet autorisée. L’ensemble reste très relaxant, agréable, et la durée parfaite. Et oui, les eaux de la Bonaventure sont cristallines, d’une splendide couleur allant du vert translucide au plus turquoise. Un vrai plaisir que d’y glisser nonchalamment, en profitant de la vue et du calme incomparables. En chemin, je rêve en regardant les belles maisons en bois qui bordent l’eau. Elles sont toutes différentes, mais elles partagent la même situation privilégiée (si on met de côté les nombreux vacanciers un peu trop curieux qui s’imagineraient bien à leur place).
Le temps s’écoule aussi tranquillement que la rivière, et nous arrivons sans difficulté au point de rendez-vous. Il suffira ensuite d’attendre le prochain bus qui nous ramènera au camping. 2h de route nous séparent de notre dernière nuit en Gaspésie. C’est à Matapédia qu’aura lieu l’étape avant le grand retour vers Montréal.
En route vers Matapédia
C’est fatigués, mais heureux que nous reprenons la route. La nuit qui nous attend sera loin d’avoir le charme des précédentes. Nous avons réservé dans un motel en bord de route, qui servira de dernière étape avant les presque 8h de route du retour.
Pourquoi à Matapédia ? Bonne question…Nous avancer le plus possible dès ce soir aurait été préférable, mais les logements disponibles manquaient, et nous n’avons finalement pas changé nos plans.
En chemin, nous nous arrêtons une nouvelle fois pour un dernier coucher de soleil sur la plage. Moment d’introspection en solitaire, le regard perdu vers la douceur et les couleurs du ciel.
La nuit dans le motel presque vide sera paisible. Le restaurant associé ne servira déjà plus à notre arrivée après 19h (et oui). Tant pis, nous demanderons l’autorisation d’utiliser notre réchaud dans la cour arrière, avant de profiter de la grande table d’une salle commune.
Demain, après un petit déjeuner, nous repartirons vers notre cher Montréal.
Quitter la douceur, la richesse d’une nature si généreuse qu’elle en donne le tournis, jusqu’au vertige.
La dernière journée sera donc un loooong retour en une fois, accompagné de tous les souvenirs gravés en tête. Des souvenirs si nombreux qu’il ne sera pas trop de 8h pour les revivre un à un pour mieux les garder vivants.
L’arrivée à Montréal se fait sous une pluie battante, et c’est aussi mon cœur qui pleure un peu.
Gaspésie, je t’aime
Gaspésie, je t’aime, disait un de tes slogans bien connus ici. Trois petits mots qui en disent long. Comment ne pas partager ce sentiment et cet élan ?
Aujourd’hui, des affiches nous invitent : « Viens faire ton tour ».
Ce fameux tour de la Gaspésie auquel succombe bien des québécois d’un jour ou de toujours. Ce tour qui, même s’il passe par les mêmes étapes, sera sans aucun doute toujours différent, unique. À l’image des voyageurs, de leurs envies, de leurs rêves, couplés à une nature changeante et imprévisible qui délivre volontiers ses secrets, ses mystères et ses richesses.
C’est là que s’arrête ce road-trip qui m’aura donné tant de souvenirs, qui m’aura fait découvrir en quelques jours tant de paysages et de diversité.
Viens faire ton tour, toi aussi. Seul ou non, tu en reviendras comblé, mais avec une folle envie d’y retourner. D’explorer d’autres sentiers, de sortir de ceux que tu as déjà battus.
Viens au contact de la mer, de la montagne, de la forêt. Murmurer aux animaux, confier tes rêves aux pierres, effleurer les arbres.
Viens y faire ton tour, et tomber en amour.
Retrouve mes articles précédents pour revivre les étapes du road-trip
Préparer son road-trip en Gaspésie
Observer les baleines à Tadoussac
Le parc national de la Gaspésie
Le parc national Forillon
Kayak avec les phoques et Percé
7 Comments
Gaelle
Que des photos magnifiques ma poulette!et le texte…encore une fois on part avec toi et on s’ennivre nous aussi de tous ces paysages et de toutes ses sensations.
Marge
Merci beaucoup ! Pour le moment je mets surtout l’accent sur le texte, mais tant mieux si tu aimes aussi les photos. Et tant mieux si j’arrive à t’embarquer un peu avec moi 🙂
Jerry Kan
Un dernier chapitre enivrant. Une invitation au rêve et au voyage !
Des panoramas incroyables, des photos et des vues magnifiques. Merci d’avoir partagé avec passion, émotion, curiosité et autant de sincérité ces expériences et ces souvenirs précieux. De nous avoir fait découvrir à travers tes articles ce merveilleux tour de Gaspésie qui donne l’envie de le vivre à notre tour avec autant de passion !
Marge
Merci beaucoup pour ces mots. C’est très important pour moi d’arriver à transmettre cette envie, et inciter à la découverte et au voyage. Merci encore
Jerry Kan
Tu transmets totalement à travers tes lignes, ta sincérité et ta passion cette envie de voyage, de découverte et de dépassement de soi… Alors c’est moi qui te remercie sincèrement.✨
Jess
Bonjour Marjorie,
Si un jour je vais au Canada, ça sera en Gaspésie que j’irai en premier, et cela grâce à toi. C’est vraiment magnifique !
J’ai l’impression en regardant les photos qu’il n’y avait pas grand monde, je me trompe ?
Moi aussi je suis affamé le matin, car je fais un jeûne intermittent tous les jours de 13h00 jusqu’au lendemain 8h00 du matin. ? Bye?
Marge
Hello Jess !
Merci beaucoup pour ton commentaire et désolée pour mon temps de réponse !
Je suis ravie que tu aies apprécié ces articles Gaspésiens 🙂 Je te souhaite vraiment d’y aller, si c’est le cas n’hésite pas si tu as la moindre questions.
Fin août, il n’y avait en effet pas trop de monde, nous avons pu réserver des logements sans nous y prendre à l’avance, et les randonnées étaient calmes.
Ahh, le jeûne…je me suis un peu renseigné, notamment sur l’intermittent, mais je ne suis pas convaincue que ça m’aiderait en quoi que ce soit, bien que je sois curieuse 😉
Quels sont les effets que tu as pu constater chez toi ?