Illustration de l'article road-trip en gaspésie, mon premier parc national
Québec,  Voyages & Activités

Road-trip Gaspésie : Le Parc National de la Gaspésie

Après avoir suivi la route des baleines à Tadoussac, nous voici arrivés dans notre première étape en Gaspésie. L’occasion de découvrir des points de vues superbes dans les parcs nationaux, se laisser surprendre par des rencontres avec des animaux et bousculer ses habitudes dans un cadre enchanteur.



Arrivée et nuit à l’auberge festive Sea Shack

Après ma première partie de voyage à Tadoussac et notre arrivée à Trois-Pistoles en début de soirée, la nuit est à présent tombé. Celle qui nous attend ce soir promet d’être spéciale : nous nous rendons dans la fameuse auberge festive Sea Shack. Je dis fameuse, mais je ne connaissais pas le lieu avant le road-trip. Il suffit alors de quelques recherches sur l’hébergement en Gaspésie, ou d’une membre de notre équipe déjà informée et conquise d’avance pour découvrir le concept de cette joyeuse équipe. Oui, tout est dans le titre, mais c’est bien plus que ça.

« Rassembler et accueillir des gens de tous les horizons autour d’une expérience magique, différente, libre et festive qui inspire à refaire le monde. »


La mission de Sea Shack !

Qu’entend-on par Shack ? Il s’agit de l’anglicisme pour une maison sans prétention, une cabane, une auberge quoi.
J’avais un peu peur de tomber sur un lieu ultra-communautaire, où les tam-tam résonnent jusqu’au matin. Mon côté un peu sauvage, et pas fan de Yukululé si tu vois ce que je veux dire. En fait, tout est pensé pour plaire à chacun. Tu y trouveras un espace de camping libre, des yourtes, des chalets ou maisons à louer à plusieurs, ainsi que des chambres privées. J’avais réservé une des dernières disponibles, m’assurant un maximum d’intimité et de calme.
Cette précaution prise, j’étais curieuse de découvrir ce lieu unique.


Après presque 3h de route jusqu’à Sainte-Anne-des-Monts, nous arrivons sur le site de Sea Shack vers 23h. Dans la tente centrale qui accueille les évènements festifs et concerts live, une soirée a justement lieu. Ce soir, c’était dress code marron (va comprendre). Petits joueurs, on passe plutôt par l’accueil pour récupérer notre bracelet qui donne accès à toutes les installations communes (sanitaires, terrasses face à la mer, cuisine extérieure…). Tant pis pour mes rêves de tout premier feu de camp, on file découvrir notre chambre. Et alors là, quelle chambre…


Normand Lamour

Laisse-moi te raconter une petite anecdote qui nous ramène presque 15 ans en arrière. On me fait alors découvrir un artiste qui va changer ma vision du monde et m’assurer d’innombrables fous rires jusqu’aux larmes. Je te parle d’une époque où Youtube était à ses débuts, et où on s’envoyait alors des liens de pépites qui y fleurissaient. J’ai allègrement partagé à mon tour un artiste nommé Normand Lamour, semant ce doux mélange de consternation et de ravissement hilare autour de moi. Pourquoi je te parle de ça ? Et bien ce cher Normand est québécois. Un détail à l’époque, mais que dire quand on réalise que la chambre que l’on m’a attribuée porte son nom en son hommage ?

Tu imagines facilement ma joie ! De même lorsque je découvre la dite chambre. Joliment décorée en mode simple et récup’, aux murs turquoises, dans une maison placée de l’autre côté de la route, donc ultra calme. Je ne prends pas le temps de visiter le reste des parties communes et m’apprête à passer une nuit des plus reposantes avant ma première découverte de parc national dès demain. Je m’endors au souvenir de « Toute Noire », « noir noir noir noir noir dans le soir… »

Après quelques secondes d’hésitation, je te fais, lecteur, ce cadeau empoisonné. Suis ce lien magique


Réveil à Sea Shack : le calme avant la tempête

Ahhh, cette nuit chez Normand Lamour fut une des plus reposantes de toute ma vie au Québec. Je ne sais pas si c’est le lieu, l’air marin, le noir dans la chambre (toute noiiiiire), le calme, mais je me suis réveillée à 9h, ravie et en forme.
La maison semble vide, sauf la petite salle de bain en sous-sol, que j’ai pensé être la seule de la maison (j’ai réalisé plus tard sur les photos du site que non). Dans l’attente de sa libération, je fais le tour du rez-de-chaussée en plein jour cette fois et découvre avec bonheur le grand jardin sous un grand soleil.

Petit déjeuner au soleil à Sea Shack
Déjeuner au soleil dans le jardin


Une terrasse avec une grande table prolonge les baies vitrées de la cuisine, invitation à déjeuner dehors. C’est ce qu’on fait, tout en faisant la connaissance de l’employé chargé de la maison et qui vit là pour toute la saison, un pvtiste, comme nous.
Je savoure ce moment de douceur avant de finir de nous préparer et retrouver nos deux voyageuses. L’occasion d’un clash qui devait arriver.

Après les Marseillais à Mykonos, je m’apprêtais donc à réaliser un mauvais remake avec les Pvtistes à Sainte-Anne (des Monts). La crise est sérieuse, on arrive tant bien que mal à sauver les meubles, mais la journée s’annonce plus difficile que prévu. En voilà un beau départ. Allez, une randonnée nous attend au parc National de la Gaspésie. Tant pis pour les pâtes cuisinées face à la mer dans la cuisine extérieure commune du site, on part plutôt acheter des plats tout prêts dans un supermarché métro sur la route en (se) faisant la gueule, c’est mieux…

La belle vue depuis le site de Sea Shack
J’aurai bien aimé manger face à la mer…


Découverte du parc national de la Gaspésie

Le temps est magnifique et parfait pour une randonné. J’ai tellement envie (et besoin) de me retrouver dans la nature et d’arpenter mon premier parc. Celui-ci, le second plus vieux parc national du Québec est emblématique, et je ne vais pas être déçue du voyage !
Il a été décidé de faire cette partie de la journée 2 par 2, pour finir de calmer les esprits. C’est donc bien décidés à vivre de beaux moments que nous nous élançons vers le sentier La Chute-du-Diable et ses 7km aller-retour pour un dénivelé de 120m.

La fraicheur et le dépaysement des Parcs Nationaux


Dès les premières minutes de marche, la magie opère et tous les sens sont éveillés. La forêt est accueillante en cette fin de mois d’août, le soleil est radieux, mais ne tape pas fort. Et puis, c’est ma toute première randonnée…C’est tout un symbole de se retrouver ici. Même si j’ai eu la chance de grandir avec un accès à la nature facile, je n’ai pas du tout été élevée aux voyages. Pour moi, le simple fait d’être là à marcher dans une forêt au Canada est extraordinaire. Nous y allons à notre rythme, et la progression est assez simple. Je découvre ce sentier, sa végétation, ses bruits et odeurs. Tout est stimulant et nouveau.

Tu entends l’eau qui coule ?
La beauté des éléments


La beauté (de la chute) du Diable

Nous arrivons facilement au point de vue de la chute du Diable, en passant par un joli pont en bois. Ces traversées de points d’eau sont tellement typiques, et je ne m’en lasserai jamais par la suite. En tout cas celui-ci fut mon tout premier, l’occasion de LA photo de randonnée qui en dit long sur la découverte à la Canadienne.

Traversée du pont : tout est une première !


À l’arrivée vers la chute, le temps parfait accompagne la vue que je prends le temps de savourer. La nature est reine ici, et c’est une certaine émotion que de s’en imprégner enfin.
C’est reparti, direction le Lac du Diable, le point final de notre sentier du jour. Mais une belle surprise se mettra sur notre chemin !

Chute du Diable au Parc National de la Gaspésie


Rencontre avec un orignal

En effet, nous croisons au bout de quelques minutes quelques marcheurs en sens inverse qui nous lancent « vous avez de la chance, il y a un orignal un peu plus loin, il devrait encore y être ». Paf, yeux qui s’illuminent. On se calme, voyons si la rencontre aura lieu…
D’autres personnes nous préviennent, et en effet, un peu plus profondément dans la forêt, en parallèle du sentier, on devine cet imposant animal, placide, en train de mâcher ses feuilles préférées.

Chuuuut, on ne fait pas de bruit et on observe entre les branches.
C’est une femelle. Pas de bois à l’horizon, mais sa taille est impressionnante.
J’ai déjà fait le plein de cervidés en tous genres au parc Omega mais cette rencontre en milieu naturel est très différente, bien sûr. La beauté de l’animal est la même, mais c’est un tel privilège d’être de passage sur son domaine.

Un original femelle en plein repas


Caribou ou orignal ?

Je me suis posée la question moi-même, et m’être renseignée, j’ai vite vu à quel point c’est simple de différencier caribou et orignal !
Tout se joue au niveau de la forme de la tête : celle de l’orignal est beaucoup plus rectangulaire et imposante, celle du caribou triangulaire et petite.
D’ailleurs, j’ai par la même occasion appris que ces animaux sont appelés différemment, mais désignent en fait l’élan pour l’orignal et le renne pour le caribou.

Oups, repérée
La grand tête rectangulaire de l’orignal


Un petit truc qui risque de te surprendre en forêt à cette époque, et notamment si tu y croises un animal : les « mouches noires« , plus petites que celles dont on a l’habitude. Et féroces. Elles peuvent facilement pulluler dès le printemps, et tu pourras faire partie de leurs cibles, tout comme ces pauvres orignaux. J’ai pour ma part été piquée (mordue en fait) plusieurs fois sans comprendre au départ quelles étaient ces gouttes de sang qui perlaient sur mes bras. J’ai cru m’être accrochée contre des branchages. Nop. En cas de doutes, les bonnes démangeaisons qui se déclenchent quelques jours après te confirmeront sans problème les morsures.


Le caribou de la Gaspésie en voie de disparition

D’ailleurs, après quelques recherches, j’apprends qu’un des enjeux principaux du Parc National de la Gaspésie est justement la protection du Caribou de Gaspésie. En effet, la dernière horde de ces caribous sauvages a bien failli disparaitre totalement. Comme toujours, l’homme est à l’origine de la précarité de l’espèce, mais met aujourd’hui des actions en œuvre pour faciliter sa réhabilitation.
En cause ? L’exploitation forestière intensive dès 1938 jusqu’aux débuts des années 80. Les nombreux chemins forestiers qui en résultent ont beaucoup fragmenté le paysage et un peu trop facilité la tâche aux prédateurs naturels des caribous. Un des derniers recensements aérien de l’espèce montre l’étendu des dégâts : seuls 70 individus ont été comptabilisés (200 de moins que dans les années 80). Pour en savoir plus, direction le site de Nature Québec, qui a notamment rendu public son rapport très détaillé sur la situation.

Pour avoir une chance d’apercevoir ce noble animal en danger, il faudra grimper, comme lui. Il se réfugie autour du sommet du mont Jacques-Cartier, le plus haut du Québec méridional avec ses 1270 m d’altitude.

Le Caribou de la Gaspésie, en voie de disparition. Source Nature Québec.


Vers le lac du Diable

Après cette longue pause, nous avions le choix entre continuer jusqu’au Lac du Diable ou poursuivre l’ascension. Pour parfaire notre check-list et y ajouter « voir un lac pendant une randonnée », on décide de s’y rendre. Et puis le nom est plutôt cool non ?
Me voilà donc posée sur des cailloux, à perdre mon regard sur cette étendue d’eau. Mes débuts dans les parcs nationaux du réseau Sepaq sont prometteurs, c’est un bonheur de se retrouver ici dans cette belle fin d’été encore plein de douceur et de promesses. Quelques amandes et abricots secs plus tard (comment ça, cliché ?), il est déjà temps de prendre le chemin du retour.
La descente se fait plus rapidement et avec le sourire. Avant l’arrivée au point d’informations, nous nous arrêtons au bord de l’eau pour prolonger encore un peu le calme et la contemplation.

Le lac du Diable


Coucher de soleil et route vers Gaspé

Tout le monde de retour au parking, nous prenons la route vers Gaspé et le Motel qui nous y attend. Sur le chemin, un arrêt sera prévu pour ne pas manquer le coucher de soleil.
La route est belle et longe le Saint-Laurent, fidèle compagnon de cette fameuse R132 symbolique de la Gaspésie.
2h30 de route nous attendent, mais le soleil qui décline nous fait nous arrêter pour profiter du spectacle. Sans l’avoir calculé, nous avons trouvé un très joli spot en bord de route. Un kiosque s’y trouve, mais c’est droit vers l’horizon que les regards se perdront.

Ce moment se vivra chacun à sa façon. Pour nous, l’occasion de sortir la guitare et de chanter un peu de Free et Bad Company alors que le soleil plonge doucement dans l’eau.

La jolie vue au bord de la route 132


Le ciel est rose, la vue dégagée et splendide. Qui peut se lasser des couchers de soleil ? Il y a vraiment une énergie particulière qui se dégage de ces instants où le jour cède sa place, non sans un dernier coup d’éclat. Le crépuscule est vraiment un de mes moments préférés. Un renouveau qui commence déjà à ce moment-là.
Nous nous arrêterons en bord de route pour manger une poutine juste avant la fermeture d’un snack à l’accueil sympathique : le casse-croute la Seigneurie.

La nuit est déjà noire quand nous arrivons 2h plus tard au Motel le Pharillon à Gaspé. On s’installe dans la chambre simple, mais propre et confortable.
On a plutôt intérêt à passer une bonne nuit : demain, on va au bout du monde !

Ex PVTiste à Montréal de retour en France, minimaliste/multipassions : Viveuse de bonnes aventures qui partage ses périples ailleurs et intérieurs. Espère t'intéresser, te faire voyager, échanger avec toi et changer le monde :)

10 Comments

  • télémaque

    Bonjour belle randonneuse ,

    Magnifique balade dans la nature, çà m’a bien dépaysé , c’est vraiment beau !
    Merci de m’avoir fait découvrir Normand Lamour , c’est…… surprenant !
    A part caribou et original , trouve t on d’autres animaux ?
    Les mouches noires ont l’aire d’être un fléau , y a t il des moustiques aussi ?

    Au revoir belle randonneuse

    • Marge

      Merci pour ton commentaire !
      Ravie que tu aies aimé ta lecture et voyagé un petit peu. Haha, oui, Normand Lamour est…surprenant dirons-nous.
      On trouve d’autres animaux oui, je vais d’ailleurs rajouté un petit point là-dessus, merci de m’y faire penser !
      Les moustiques sont vraiment présents en Juin/Juillet, là ça allait, j’en ai rencontré qu’une seule fois dans tout le road-trip tu verras.

  • Tom

    Hello Marjorie,
    Ce fut une belle balade avec de beaux paysages, de belles photos ( bravo au photographe), une belle chanson ?, un beau clash….. Tout était beau, à part peut-être les piqûres de mouches !
    Peut on pêcher sur le lac du diable ?

    À plus ?

    • Marge

      Hello Tom !
      Contente que tu aies aimé la balade 😉
      Pour la pêche, je sais qu’il y a des « pourvoiries » exprès, et que certains lacs sont identifiés comme des lieux de pêche privilégiés dans les Parcs, mais je ne sais pas si les autres lacs sont pour autant interdits. ..

      • Jerry Kan

        Tu nous entraînes avec toi dans cette nouvelle étape de ton périple avec passion et humour et nous fait totalement voyager à travers tes mots. Un article tellement bien écrit, détaillé, très intéressant et instructif. ✨
        Une nouvelle étape dans ce périple qui donne envie d’en lire encore plus.
        Je me censure pour ne pas terminer ce commentaire en citant ce cher Normand ?

  • Alex

    Hey,

    c’est une belle expédition que tu nous proposes avec toutes les péripéties qui vont bien, c’est très agréable!
    En plus tu proposes une auberge qui peut-être une belle alternative pour des routards, c’est cool!
    Bises,

    Ps : Bon finalement vous vous êtes réconciliées avec les copines?

    • Marge

      Quelle bonne surprise de te retrouver ici Alex, merci beaucoup pour ta lecture et ton petit mot. Ravie que ça t’ait plu ! Oui cette auberge est vraiment un super plan pour les routards, j’aurai bien aimé en profiter un peu plus 🙂
      Pour savoir si on s’est réconciliées, il faut lire l’article suivant, au Parc Forillon ! Suspens…

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