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Road-Trip Gaspésie – Le parc National Forillon

L’appel de la mer se fait toujours plus fort dans cette nouvelle étape de mon road-trip en Gaspésie : le Parc Forillon et ses merveilles ! Entre forêts et vision maritime omniprésentes, un des sentiers te mènera au bout du monde. Une rencontre avec les phoques dans la Baie de Gaspé est aussi au programme , à moins que tout ne se passe pas comme prévu ? Pour l’heure, place à la découverte !


Réveil à Gaspé et vue marine

Après Sainte-Anne-Des Monts, nouveau réveil en Gaspésie ! Nous sommes déjà à l’extrémité Est de la péninsule, et la ville de Gaspé va nous offrir un magnifique programme.
Tout d’abord, une randonnée au parc Forillon et son mythique « bout du monde » comme point de chute.
Ensuite, une activité que nous attendons tous avec impatience : du kayak pour observer des colonies de phoques !
Mais pour le moment, il est temps de sortir de la chambre pour découvrir la jolie vue promise sur la mer…
En effet, nous n’avons pas eu la chance d’être placés du bon côté du Motel, et j’ai hâte de découvrir le panorama qui nous entoure.

Notre motel à Gaspé : le Pharillon, coté route.


Le temps est encore une fois parfait et la vue au diapason. Quel bonheur de profiter de ce paysage où se mêlent le bleu de la mer et le vert de la végétation, omniprésentes toutes les deux.

La vue sur la mer, dès le lever
La journée commence plutôt bien à Gaspé


La Gaspésie dévoile peu à peu ses plus beaux atouts. Nous profitons du petit déjeuner continental dans la salle commune du Motel. Le gentil monsieur à l’accueil nous donne quelques conseils pour choisir sa randonnée. Nous n’aurons malheureusement pas toute la journée sur place, il faudra donc faire des choix (et ça tu sais que je n’aime pas ça !)
Le parc Forillon offre à lui seul un parfait échantillon de la Gaspésie. Entre mer, forêts et falaises, je sais que nous allons en prendre plein les yeux.
Arrivés sur place, nous optons pour le sentier Les Graves, dans sa version 8 km.


Le sentier Les Graves

Pourquoi le choix de ce sentier ? Et bien c’est celui qui te mènera au bout du monde, rien que ça ! L’extrême limite de laquelle tu domineras la vue sur la mer, te donnant cette impression d’y plonger.
C’est toute la joie des randonnées ici : des points de chutes parfois époustouflants.

On dit souvent que ce n’est pas l’arrivée qui compte, mais bien le chemin…Dans ce cas précis, sache que les deux rivalisent de beauté.

Des panoramas uniques accompagnent la marche au Parc Forillon
Un vrai tableau où se mêlent végétation et décor marin



Imagine : dans ce parc magnifique, tu marches avec une vue sur la mer, le souffle des rorquals que tu espères apercevoir au loin et une odeur marine et herbacée qui t’accompagne. Quand tu t’enfonces dans les parties plus boisées, tu t’attends et espère croiser un ours brun (possible tôt le matin ou au crépuscule dans ce coin, dommage pour nous), et tu profites d’une ombre bienvenue. Le bonheur, même pour les marcheurs du dimanche.


L’arrivée au parc Forillon

Un des atouts de ce sentier est également d’être adaptable selon le point de départ et le type de chemin que tu souhaites emprunter : plus sauvage et uniquement piéton (en version 8 ou 15km) ou sur une route adaptée aux vélos. Nous prendrons le plus sportif à l’allée et sa version allégée de 4km au retour, quand le temps se fera plus pressant pour gagner notre future étape de fin de journée.
La voiture est garée sur un des parkings intérieurs, c’est parti pour plusieurs heures dans un cadre idyllique auquel je pense encore.
Le départ est déjà impressionnant : la vue sur la mer est splendide. Le soleil s’y reflète, et une des guides présentes nous indique que des baleines sont visibles à l’horizon.

Le plus motivant des décors : le souffle des rorquals peut même s’inviter à l’horizon


Et oui ! En effet, on aperçoit leurs souffles majestueux qui s’élancent au-dessus de la surface. La route des baleines continue par ici, pour mon plus grand bonheur.
Quelle chance de vivre ces moments de partage, d’harmonie si rare et fragile avec ce peuple marin menacé. Le moindre de ses précieux signes de vie est un cadeau à saisir. Presque un recueillement.


Vers le Cap Gaspé

La mer nous accompagne un bon moment, et il est tentant de prendre des détours ou de trainer un peu tant le cadre est apaisant. Je suis totalement sous le charme du décor qui encadre notre marche. Le Parc Forillon est un vrai joyau, entre saphirs et émeraudes.

Des petites plages en contrebas invitent à la flânerie
Air marin et odeur d’herbes au soleil
Rester curieux et ouvrir l’oeil au Parc Forillon


Nous quittons cependant un petit moment cette vue maritime inspirante pour une marche dans les bois, direction l’étape de Cap-Gaspé. Sur place, un beau phare rouge et blanc nous accueillera, dans un décor de carte postale.
Mais ça, ça se mérite !
Je reste concentrée sur la marche, tout en profitant des sensations. La randonnée est de niveau modéré, et se fait facilement. De façon générale, je suis surprise de voir à quel point le cadre et le contexte donnent à la marche tout son charme et en effacent toute difficulté.

La partie boisée du sentier Les Graves

À part de nombreuses années de danse classique jusqu’à mes 20 ans, je ne suis plus du tout sportive. Pourtant, l’ensemble de ce road-trip et ses sentiers a été un défi largement relevé. Comme quoi c’est simple la vie, donne-moi des forêts magnifiques, des baleines qui m’accompagnent, un air frais marin et hop, je vais partout !


Arrivée au Phare

Ça y est, après ces quelques efforts, le voilà qui nous offre sa beauté typique et romantique : le phare ! Juché sur sa falaise à 95 m, il est toujours actif et fonctionne à l’énergie solaire. Et au-delà de son utilité, il rajoute encore une touche authentique à ce décor unique.
La pause ici offre déjà une vue de choix et nous en profitons un petit moment. Nous ne sommes pourtant pas à notre but ultime, à l’extrême fin de la péninsule du Forillon.

Arrivée au Cap Gaspé et son Phare


Le joli phare rouge et blanc, typique de la région



Petite anecdote : depuis 2015, ici commence le premier Grand Sentier d’Amérique du Nord, le GR A1 !
Pour arriver au bout du monde, il faut descendre un peu plus bas. Quelques minutes supplémentaires qui valent définitivement le coup d’œil.

Le Bout du Monde ? C’est par là !


Les chaises Adirondack

C’est ici que trône deux chaises rouges tellement typiques aux Etats-Unis et du Canada. On les appelle les chaises Adirondack, du nom du massif de l’Etat de New-York où elles ont été créées en 1903 par Thomas Lee. En bois ou en matériaux synthétiques, de toutes les couleurs, tu ne pourras pas y échapper de l’autre côté de l’Atlantique ! Que ce soit dans des lieux publics et touristiques ou encore chez les particuliers, tu auras de nombreuses occasions de t’y assoir. Justement, 16 d’entres elles sont disposées dans le Parc Forillon, pour profiter de points de vue exceptionnels de façon privilégiée.

Pour aller plus loin, tu retrouveras sur ce lien tous les spots où ont été placées les chaises rouges par Parcs Canada !
Je profiterai de celles du Cap Gaspé avant et après mon arrivée à notre point de chute.

Une table en bois, ça marche aussi pour profiter de la vue


Jusqu’au bout du monde

Après avoir suivi le panneau qui nous y invite, nous y voilà, la plateforme du bout du monde, et son horizon de mer à perte de vue.
Le vent marin, l’air pur, ce sentiment de liberté et de plénitude : pas de doute, la Gaspésie a beaucoup à offrir à tous les amoureux de la nature. Devant un tel panorama, on se sent à la fois petit et puissant. Les éléments s’accordent dans un mariage parfait.
Et là, je vais te sortir une expression purement Gaspésienne : Face à ce panorama, j’en ai les yeux qui scintillent comme le derrière d’une mouche à feu.
Et ouai.

Désolée maman, mais c’est génial d’être au bout du monde



Pour la petite minute historique, sache que le nom Gaspésie tire son origine chez les Micmac, le peuple amérindien qui s’est installé sur ces terres il y a environ 3000 ans. Il vient du nom Gaspé, lui-même dérivé de « Gespeg » qui signifie « fin des terres« . Tout prend totalement sens ici, debout devant ce bleu à perte de vue.
Je n’ai pas encore eu la chance de parcourir les sentiers de la Corse, mais j’imagine bien ce genre de décors où maquis, reliefs et Méditerranée se mêlent.

En attendant, c’est bel et bien au Québec que je trouve cette richesse et diversité dont j’ignorais tout avant de commencer ce road-trip.

Perdre son regard dans l’horizon bleu, toujours
Les reliefs du Parc Forillon plongent dans la mer


Rencontre avec un Porc-Epic

Après en avoir pris plein les yeux, il est temps de rebrousser chemin. Les escaliers qui me ramènent vers le phare me réservent une belle surprise…
Dans mes pensées, mais les sens en éveil, voilà qu’un bruit étrange venant des arbres attire mon attention. Je lève les yeux et cherche quelques secondes quand je fais la rencontre d’un animal que je n’avais jamais vu en milieu naturel. Un porc-épic ! Énorme surprise, car j’ignorais qu’on pouvait en rencontrer ici. Monsieur ou madame est affairé à son festin de feuilles, concentré, bruyant et appliqué.
Quel drôle d’animal que ce cher Porc-Epic ! Je découvre qu’il est un des animaux emblématiques du Canada. Discret et solitaire, j’ai vraiment eu de la chance de croiser son chemin.

Un Porc-épic au Parc Forillon


Porcupine Tree

Petit détail encore plus réjouissant, le nom d’un de mes groupes préférés décrit cette parfaite scène : j’ai rencontré le vrai Porcupine Tree !

(N’hésite pas à cliquer sur le lien et découvrir au passage ce groupe de rock progressif. Ça te lavera les oreilles après Normand Lamour)

Comme à chaque fois que je croise un animal en plein dans ses petites habitudes, je suis émerveillée. J’aimerais rester un long moment à l’observer, mais mon regard braqué vers l’arbre commence à attirer l’attention des autres randonneurs. Hors de question de déranger plus que ça son repas, bye bye Porcupine !

Porcupine Tree


Fin de randonnée et route vers Cap-aux-Os

La fin de la randonnée sur la partie « route » du sentier est très simple, et sans trop de regrets grâce à notre prochaine étape : le kayak de mer à la rencontre des phoques !
Pour cela, direction cap-aux-os chez Cap Aventure. L’entreprise de sorties en mer propose également quelques hébergements en tentes bulles sur leur site, face à la plage. C’est donc vers deux nouvelles découvertes que nous prenons la route ! Le vent qui s’est levé m’inquiète cependant un peu…

Arrivés sur place, nous découvrons les trois « cozy bubbles » sur le terrain, à deux pas de la mer. Je vais passer ma première nuit en tente ! Et oui, à plus de 30 ans, je n’avais jamais véritablement campé. Pas une seule nuit dans un camping, le truc incompréhensible pour les accros du voyage et les baroudeurs. Et pourtant…
Un petit détail qui a son importance : je dors souvent très mal, du genre à me réveiller très facilement et à ne plus jamais pouvoir me rendormir si l’aube est déjà levée quand j’ouvre un œil. Alors oui, ça influe pas mal sur le choix de mes hébergements. Et tu sais quoi ? Zéro complexe là-dessus. J’aime avoir un lit et une douche. Ici, ça tombe bien, j’aurai les deux !

Le site de Cap Aventure sur la plage de Cap-Aux-Os


Ma première nuit en tente-bulle

Mais avant d’y passer la nuit, une activité réjouissante nous attendait : 3h de kayak de mer pour observer des colonies de phoques avant de revenir au coucher du soleil.
Oui mais…c’était sans compter le vent qui continuait de s’intensifier. Le kayak de mer peut être assez sportif, et les vagues apparentes n’étaient pas engageantes. L’équipe de Cap Aventure nous indique qu’en effet, les conditions ne seront pas favorables et nous propose une version matinale le lendemain à 8h. Tant pis pour le coucher de soleil, et pour la petite forme prévisible, nous avons l’avantage de dormir sur place : on remet ça !
Dommage, nous aurions pu profiter d’une seconde randonnée au Parc Forillon, comme la tour du sentier Cap-Bon-Ami, mon regret.



Allez, nous sommes sur une jolie plage, sur un terrain où trônent les bulles façon vaisseaux spatiaux. L’occasion de découvrir plus en détail ces tentes high-tech.
Notre refuge pour la nuit possède deux lits doubles confortables, et des prises électriques. Elles sont gonflées par un flux d’air en continu, qui renouvelle l’atmosphère à l’intérieur tout en évitant l’humidité et le côté sauna. La pression d’air positive en fait également des abris très surs même par fort vent. Enfin, des douches et toilettes sont présentes à quelques mètres. Chaque emplacement comporte aussi une table en bois et un foyer.
Le grand confort finalement, avec en prime l’air marin et le bruit des vagues pour accompagner la soirée et la nuit.

Notre Cozy Bubble chez Cap Aventure


Promenade sur la plage, le calme après la tempête

Nous voici donc, avec quelques heures non prévues devant nous au bord d’une plage, certes, mais les esprits encore troublés par la dispute de la veille.
Le moment d’une franche discussion est donc venu, afin de repartir sur de bonnes bases pendant ce road-trip qui ne fait que commencer.
J’ai beau être psychologue de formation, je n’étais pas venue ici pour animer un groupe de parole. Je dois dire que le coup d’éclat d’une des personnes du groupe qui avait annoncé vouloir quitter le voyage avait du mal à trouver grâce à mes yeux. L’inconvénient et la contrepartie d’avoir dû trop de fois me taire et prendre sur moi dans la vie (jamais une bonne idée). Dans ce cadre-là, en tant qu’adulte qui a traversé l’océan et veut vivre de beaux moments, je voulais surtout profiter et ne pas me laisser gâcher cette chance.

C’est donc autour de la fameuse table en bois devant notre tente que nous nous sommes lancés dans une thérapie de groupe, version voyageurs en détresse. Finalement, nous avons réussi à mettre les choses à plat, à nous ouvrir et une balade tous ensemble en bord de mer aura raison des dernières rancœurs. Merci les éléments.
Les vagues ne seront plus que devant nos yeux pour le reste du parcours.

Promenade apaisante et complice sur la plage de Cap-aux-Os



Au retour de la promenade, comme une récompense, nous apercevons des têtes de phoques à la surface de l’eau, tout près du bord. Ils se demandaient sûrement pourquoi nous n’étions pas en chemin vers eux, nous qui avions rendez-vous avec la colonie au coucher du soleil. Ils n’ont que faire de l’eau agitée et de nos esprits troublés. Je les rassure, je n’ai pas l’intention de partir sans les rejoindre demain.

Après un repas convivial, la soirée sera belle, et la nuit sans nuages.

Retrouve la suite de mon périple ici

Un phoque commun qui vient aux nouvelles. À demain !

Ex PVTiste à Montréal de retour en France, minimaliste/multipassions : Viveuse de bonnes aventures qui partage ses périples ailleurs et intérieurs. Espère t'intéresser, te faire voyager, échanger avec toi et changer le monde :)

6 Comments

  • Gaelle

    Un veritable reportage avec des photos eblouissantes de beauté… Quand au texte, que dire?
    J’adhere totalement a ta facon d’ecrire, ca se lit tout seul, le temps s’arrete quelques instants pour laisser place a un moment de pur plaisir unique et si precieux.
    Quand a ton ami le porc epic je n’en ai jamais vu et celui la est particulierement mignon.
    Et le concept des bulles j’adore

    Bravo ma poulette

    • Marge

      Merci beaucoup pour ton commentaire, ça m’encourage toujours. C’est un tel plaisir pour moi de partager tout ça, merci encore pour ton soutien si précieux et ton retour, ça me touche beaucoup, merci <3

  • Jerry Kan

    Tu nous emmènes avec toi une fois de plus et nous fait voyager jusqu’au « Bout du monde » à travers un panorama et des couleurs exceptionnelles. Des images magnifiques et des mots passionnés, jusqu’à cette rencontre magique et attachante au détour d’un sentier ou encore cette nuit passée dans cette tente bulle.
    Ça donne tellement envie ! ✨
    Un partage captivant. Impatient de lire la suite de ton périple !

  • Lucas. (Tom pour les intimes ?)

    Hello Marjorie

    Comme c’est Beau ! Tout ce que j’aime !
    N’est ce pas dangereux de rencontrer un ours brun ?
    Par forte chaleur peut on se baigner dans la mer, ou l’eau reste froide toute l’année ?
    J’ai vu sur internet que le sentier gra1 faisait 650 kms à travers la Gaspésie, cela te prendrais 30 à 40 jours de marche, serais tu partante ?

    A plus

    • Marge

      Hey Lucas-Tom !
      Ravie que ces décors te plaisent, c’est vraiment un mélange magnifique.
      Pour les ours, oui ça peut être dangereux dans certaines circonstances, notamment quand tu croises une mère et son petit. Mais clairement, comme tout animal sauvage, il aura largement autant voire plus peur que toi, et cherchera surtout à t’éviter à tout prix. Il y a des petits conseils d’attitude à adopter face à un ours pour gérer ça au mieux. Ça reste en tout cas un rêve pour moi d’en apercevoir en milieu naturel !
      Pour la température de l’eau, tout dépend de ta frilosité de base 🙂 Je le suis particulièrement pour la mer mais en l’occurrence le maximum est à 15 degrés donc…
      Haha non, les 650 km à pieds me semblent un peu trop ambitieux. Tu le ferai toi ?

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