Découverte de la réserve Gault à Mont-Saint-Hilaire
L’arrivée du printemps m’a donné envie de sortir de ma tanière pour aller explorer de nouvelles merveilles de la Belle Province. Cap vers la Montérégie pour la découverte de la réserve Gault à Mont-Saint-Hilaire sous un beau soleil et avant la fonte des toutes dernières neiges.
Je ne savais pas encore que j’allais en prendre plein les yeux en seulement une heure de randonnée…
Il y a quelques jours, j’ai décidé de m’offrir un concentré de bonheur Québécois, à l’occasion de ma première cabane à sucre. Rentrez chez soi après ce long repas et digérer tranquillement ? Mais non ! Il y a tellement à découvrir par ici.
A 30 min de la cabane Handfield et moins d’une heure de Montréal se trouve la réserve naturelle Gault. Je n’avais pas encore eu l’occasion de m’y rendre jusqu’à présent, et j’ignorais les petites pépites qui s’y trouvaient.
La réserve naturelle de Gault
Cette réserve naturelle a une histoire riche et passionnante. Affiliée à l’université MacGill, ses missions sont diverses :
- Maintenir et protéger son intégrité écologique
- Permettre la recherche et les activités d’enseignement
- Développer et entretenir l’intérêt du public pour sa valeur scientifique et patrimoniale
- Garder une réserve vivante et dynamique de par ses nombreuses activités et les interactions entre différents acteurs de la région.
Ses points forts et particularités
Le Mont Saint-Hilaire
Cette montagne culmine à 414 m et possède une incroyable richesse minéralogique au niveau mondial : pas moins de 353 espèces minérales dont 50 nouvelles pour la science y ont été répertoriées.
Le sentier qui mène à son sommet (celui que je vais emprunter cette fois-ci) offre un panorama magnifique à 360 degrés sur la région.
Le Lac Hertel
Ce joli lac au centre du Mont Saint-Hilaire a été formé par l’action des glaciers il y a 10000 ans et constitue un des points à ne pas manquer lors de vos randonnées. N’ayant que 2h devant moi, je n’ai pu que l’apercevoir, mais je suivrai mon propre conseil à ma prochaine visite 🙂
Les vestiges d’une forêt ancestrale
La forêt de la réserve est une vieille forêt, et elle est volontairement laissée « au naturel », sans nettoyer les nombreux bois et arbres morts ni la transformer outre mesure. Les forêts de ce type sont rares et constituent des références scientifiques inestimables à étudier, autant qu’un lieu de vie précieux à protéger pour les nombreuses espèces vivantes qui y logent.
Les sentiers
25km de sentiers à parcourir, pour t’offrir des randonnées variées selon tes envies, ton niveau et la saison. La fonte des neiges et l’arrivée du printemps voit le paysage retrouver peu à peu des couleurs, et je ne te parle même pas de l’automne qui viendra mettre le feu dans les arbres. Un spectacle époustouflant que je ne manquerai pas cette année.
Pour les amoureux des oiseaux
La réserve constitue un refuge d’oiseaux migratoires pour plus de 54 espèces, et un habitat naturel pour le faucon pèlerin.
Une immense biodiversité
Plus de 220 espèces d’oiseaux, mammifères, amphibiens, reptiles et poissons s’y abritent, ainsi que 1000 espèces de végétaux et plus de 800 de papillons. Une forêt vivante et accueillante.
Le sentier du pain de sucre
Nous sommes arrivés à la réserve à presque 16h, il ne nous reste donc que 2h30 pour choisir et effectuer notre randonnée. En effet, nous devons avoir quitté les lieux à 18h30 maximum, soit une heure avant le coucher du soleil (dommage, on ne le verra donc pas depuis le sommet).
Nous réglons les 8$/personne et après un rapide contact auprès de l’accueil, nous nous décidons pour le fameux « Pain de Sucre » (ça tombe plutôt bien après avoir fait le « plein de sucre » à la Cabane Handfield ^^). Ce sentier nous offrira le plus haut point de vue et un dénivelé de 281m en seulement 2,7km.
Nous n’avions pas vu de photos et ne savions pas ce qui nous attendait. La surprise n’en sera que plus savoureuse…
Coté température, j’avais peur d’avoir froid et le léger vent ce jour-là pouvait effrayer. Finalement, nous avons quitté nos pantalons de ski et notre manteau après quelques centaines de mètres, tant le joli soleil était doux. C’est donc plus légère, en legging et doudoune fine, que je suis partie à l’assaut du sentier.
A l’assaut du pain de sucre
Il n’y a quasiment personne, tout au plus, croisons-nous deux trois petits groupes de marcheurs en sens inverse.
Je profite du paysage encore enneigé et retrouve avec bonheur ce calme propre à la nature qui démarre à peine son lent réveil. L’hiver s’accroche encore, clément, mais résigné. Il est bientôt l’heure pour lui de s’éclipser pour de bon…et à nous d’en profiter jusqu’au bout.
C’est pour moi une très belle façon de lui dire au revoir.
Bon, le sol glisse un peu par endroit, et on fini par se fabriquer des bâtons de marche de fortune, loin d’être aussi pros que les vrais. Je n’en n’ai jamais utilisé, mais ça semble quand même bien pratique. J’apprendrai en me plongeant sur le site internet de la réserve (une petite pépite très bien documentée) que l’on peut en louer à l’accueil pour 6$…
Tant pis pour cette fois, on fera plutôt dans le côté roots. Je croise d’ailleurs deux randonneuses et crois qu’elles font du ski avant de réaliser qu’elles glissent juste au naturel. Ça promet pour le retour…
Arrivée en haut du Mont-Saint-Hilaire
Jusqu’à présent, tout allait pour le mieux. Les quelques dernières centaines de mètres seront plus sportives par le dénivelé qui se fait ressentir, mais avant tout par le terrain qui est clairement plus glissant.
La petite pression du temps fait que nous développons une grande ingéniosité et une élégance particulièrement inexistante pour parvenir à nos fins dans les temps.
Toutes les positions les moins aérodynamiques seront adoptées, quelques jurons bien sentis proférés et une vraie sensation que le printemps est en fait clairement là coté température. Le fait de ne pas savoir ce qui m’attendait rend l’arrivée encore plus merveilleuse.
Les dernières dizaines de mètres sont bien sûr les plus ardues, mais je redouble d’énergie. Telle une biche dans ma tête, tel un faon qui apprend la marche en réel, je m’envole vers les sommets.
Euh…wahou ?
Et là, bam. Non, je ne m’étale pas sur la neige. Je prends juste en pleine face cette vue incroyable et inattendue. Un panorama de dingue, presque un vertige qui te saisi, le vent qui hurle et toi qui te mets à rire nerveusement. C’est beau, tellement !
Le soleil est encore bien là, doré et enveloppant ce panorama magnifique. La vue est dégagée et je me sens tellement contente d’être là. En seulement une heure de marche, cette arrivée est aussi magnifique qu’inattendue. J’imagine la même en plein hiver et en automne et je me dis que ça ne sera pas la dernière fois que j’emprunterai ce sentier.
Mais pour le moment, profitons. Le vent, implacable, fait s’envoler les cheveux et les pensées, presque moi toute entière aussi alors je m’assois bien sagement pour ne pas faire partie de ces victimes de selfies un peu trop enthousiastes.
Quelle chance de pouvoir vivre ces moments, vécus comme de réelles récompenses et cadeaux. À moins d’une heure de chez soi et après profité d’une expérience typique et chaleureuse à la cabane à sucre, je nourris maintenant mon esprit. Et ça me laissera un souvenir aussi doux qu’un bon sirop d’érable.
Le retour juste à temps
Allez hop, on a un peu trop trainé en haut et nous avons moins d’une heure pour redescendre. Challenge accepted.
On croise d’ailleurs un randonneur pro (il avait un vrai bâton, lui, et des bottes de sept lieux je pense), qui dévale, que dis-je, qui VOLE en nous dépassant.
Bon, c’est parti, moi aussi, je peux le faire. Prise d’un instinct de survie, je me mets plutôt accroupie et parviens dans un mouvement fluide et dramatiquement comique à glisser telle quelle sur plusieurs mètres. Je te laisse quelques secondes pour imaginer ça.
Je retrouve ma position debout et ma dignité et la randonnée se poursuit sans encombre jusqu’en bas. C’est très, très drôle finalement de se laisser un peu trop aller à glisser et on parvient parfaitement dans les temps devant l’accueil (qui a fermé à 17h).
Quelques dernières photos mentales souvenirs (j’en ai aussi fait avec des brindilles qui avaient la forme de bois de cerf. J’ai donc essayé de ressembler à un cerf avec. Je garde finalement ces photos pour moi) et il est temps de se rendre à la troisième étape parfaite de cette journée en Montérégie : un spa nordique paradisiaque. Encore plus idéal après ces deux heures de marche.
Le bilan
Chère réserve de Gault, je te redonne rendez-vous pour de nouvelles randonnées, de nouveaux sentiers à explorer, des animaux à observer.
Notre premier contact a été splendide, mais je me doute que tu as encore tellement à offrir.
Avis à tous les randonneurs du dimanche ou non, passez faire un joli tour ici, amusez-vous, profitez, observez, écoutez.
Avec ou sans bâtons de randonnée.
4 Comments
Jerry Kan
Un panorama époustouflant, un récit aussi captivant qu’ intéressent et tellement motivant !
Merci ! ?
Marge
Merci beaucoup, très heureuse de t’emmener avec moi ici !
Jean-François ALIAS
Merci infiniment de nous faire partager ces magnifiques paysages et tes émotions ! Super bien écrit, plein d’humour et de petits détails qui nous donnent l’impression d’y être aussi… Superbe !
Marge
Un grand merci ! Trop contente d’avoir cet espace pour partager tout ça et que tu apprécies !